Birmanie : le chaos économique suite à une pénurie d'essence massive

Article publié le 07/12/2023 · Par Jérémy · Temps de lecture : 2 minutes environ

Une importante crise de carburant secoue actuellement Rangoun, le cœur économique de la Birmanie, faisant se multiplier interminables queues aux stations-service dans la ville et les zones avoisinantes, selon des témoignages de résidents locaux et de la presse d'État.

Une pénurie de carburant à Rangoun

Le Global New Light of Myanmar, un quotidien local sous contrôle de la junte, a signalé des "problèmes de circulation" découlant de "retards prolongés" au niveau de l'approvisionnement en essence.

Provoquant une offre insuffisante, ces "retards dans l'approvisionnement" semblent provenir de blocages depuis le "port de Thilawa" jusqu'aux distributeurs de carburant.

Turbulences économiques en Birmanie

La majorité de l'essence consommée par la métropole de près de cinq millions d'habitants transite par ce port. Cependant, la récente dévaluation du kyat, la monnaie nationale, a largement renchéri le cout des importations.

Cette situation difficile est la conséquence d'un contexte de forte instabilité économique suite au coup d'Etat de 2021.

De longues files d'attente pour l'essence

Des reporters de l'AFP sur place ont constaté d'interminables queues de voitures et de motos impatients de renouveler leurs réserves en carburant.

Ailleurs, dans la région de Bago au nord de Rangoun, certains distributeurs ont même dû limiter leurs ventes à 20 litres par client, a remarqué un correspondant de l'AFP.

Une situation précaire en Birmanie

Quant à un employé de station-service à Phayargyi, située à approximativement 75 km au nord de Rangoun, il a anonce: "Nous avions dû fermer pendant une semaine par manque de carburant et nous avons repris du service ce matin." Malgré un stock d'essence réapprovisionné, la pénurie semble inévitable : "Il y a trop de voitures et de motos, et les stations aux alentours restent fermées", a-t-il ajouté, en souhaitant rester anonyme.

Cette crise de carburant n'est que le dernier symptôme du déclin économique de la Birmanie qui a eu lieu après le coup d'Etat de 2021, concluant une décennie de réformes initiées par Aung San Suu Kyi.

Une économie en lambeaux

Depuis lors, le pays est aux prises avec une violente opposition entre la junte au pouvoir et ses détracteurs politiques et ethniques, conduisant à une prolifération de conflits dans les régions.

Selon la Banque Mondiale, le pays a connu une aggravation majeure de son PIB de près de 10% en quatre ans, même si une croissance de 3% a été envisagée pour les trois premiers trimestres de 2023.

Un avenir en suspens pour la Birmanie

L'escalade du conflit, l'inflation et l'arrêt répété de l'approvisionnement en électricité, font obstacle à la reprise économique de la Birmanie, annonçait la Banque Mondiale en juin.

Dans ces conditions de stress économique accru, les birmans demeurent incertains quant à leur futur.