Article publié le 04/12/2023 · Par Jérémy · Temps de lecture : 2 minutes environ

La récente annonce de la République portant sur la prorogation de l'aide sur le carburant pour les pêcheurs français suscite de l'optimisme parmi ceux qui y sont éligibles. Cependant, maintes préoccupations persistent encore.

Optimisme prudent des pêcheurs

"C'est une décision positive, nécessaire pour la pérennité de notre activité. Nous avons besoin de cette assistance pour continuer à aller en mer et vendre notre poisson à des prix raisonnables", déclare Philippe Micheau, président de la fédération locale des pêcheurs de La Rochelle.

Selon les détails de l’annonce, cette aide de 20 centimes par litre de carburant sera étendue jusqu'au 30 juin 2024. En effet, les fluctuation des coûts liés à l'énergie, en lien avec la crise ukrainienne, sont à l'origine de cette mesure.

Les modalités de l’aide

L’annonce a été faite lors des assises de l'économie de la mer le 28 novembre, dans le contexte de l’aggravation de la crise en Ukraine et de son impact sur les prix du carburant. "En plus de ces 20 centimes, les pêcheurs pourront bénéficier d'aides supplémentaires de la part de grands groupes, offrant ainsi une aide sans précédent à la profession", a indiqué le président de la République.

Il est cependant à noter que cette assistance est plafonnée à 335 000 € par entreprise. À titre d'exemple, la coopérative From Sud-Ouest, qui compte 120 navires majoritairement immatriculés en Charente-Maritime, regrette que ce plafond prive de nombreuses entreprises de cette mesure.

Inquiétudes quant à l'avenir de la filière

M. Julien Lamothe de la coopérative From Sud-Ouest indique que ce plafond pénalise les compagnies ayant plusieurs navires. Ces dernières sont d’une importance capitale pour la filière, soutenant notamment les criées. Ces assistances ne font que goutter dans un océan de problèmes et ne règlent pas les difficultés récurentes de la profession.

En 2023, la Charente-Maritime comptait 229 navires de pêche, dont 80% étaient de petites unités de moins de 12 mètres. En parallèle, la coopérative gère aussi trois criées situées à Cotinière, La Rochelle et Royan.

Le défi de l'essor de l'éolien offshore

Le président a aussi annoncé l'allocation de près de 700 millions d'euros pour la modernisation de la vieille flotte existante. Cette dernière est également polluante. « Sans ce coup de pouce, notre secteur risqie la disparition de par les nombreux acutalités difficiles qui nous affectent », déclare Philippe Micheau.

Cette somme importante proviendra des recettes fiscales attendues du plan de développement de l'éolien en mer, visant à lever 2.5 milliards d'euros entre 2023 et 2035. Pourtant, cette initiative est perçue avec scepticisme par de nombreux acteurs de la pêcherie maritime.

La fragilité de la filière

Cette situation révèle la fragilité de la filière pêche : l'armement thonier breton Via Océan, basé à Concarneau et employant 58 salariés, vient d'annoncer qu'il allait cesser ses activités. Malgré des aides encourageantes, le futur de la pêche française démure ainsi incertain, alors que l'urgence de sa transformation s’affirme.